2 commentaires

La fièvre du besoin de sécurité a conduit à la mise en place de millions de caméras de surveillance dans le monde. Besoin de sécurité peut-être, mais la startup Prism Skylabs propose une nouvelle utilisation marketing de l’ensemble de ces rushs vidéo.

Dans les rues (notamment celles de Londres), dans les stations services, dans les centres commerciaux, les moindres de nos faits et gestes sont épiés pour faciliter le travail des policiers et des agents de sécurité en cas de vol ou de délits plus graves. Dans certaines villes, les centres de surveillance sont capables de suivre le parcours d’une personne durant toute une journée… Pour info, il y aurait 40 millions de caméras de surveillance rien qu’aux U.S…

Pourquoi ne pas utiliser ces nombreuses minutes de vidéo à d’autres fins que celles de la surveillance ? Prism Skylabs propose une idée innovante pour donner une seconde vie à ces vidéos qui finissent à la corbeille : analyser le comportement du consommateur. C’est « l’Analytics du point de vente physique », le monitoring par excellence.

Après tout, le succès des grands sites e-commerce tels qu’Amazon et bien d’autres, est en partie construit sur la mise en place de logiciels web (Web Analytics) qui permettent de suivre et de décrypter le comportement de l’internaute sur un site internet. L’idée innovante de Prism Skylabs est d’offrir la même chose aux magasins brick-and-mortar, c’est à dire un outil permettant de sortir des statistiques sur les visites et les visiteurs (chalands) du point de vente physique.

Ainsi, tel le fameux Google Analytics pour le web, le logiciel de Prism pour le monde réel, analyse en temps réel les vidéos collectées des caméras de surveillance auxquelles il est relié et peut compter le nombre de visiteurs qui entrent dans le magasin, le temps que l’acheteur flâne dans les rayons avant de passer à la caisse, la façon dont les gens se déplacent à l’intérieur du point de pointe et mesurer l’intérêt pour certains produits. Le propriétaire du commerce peut alors optimiser son merchandising et faciliter les déplacements à l’intérieur (jusqu’à la caisse…) comme le font actuellement les e-commerçants avec leur tunnel de conversion. Le logiciel peut également se révéler très utile aux futurs propriétaires de commerces pour analyser une zone de chalandise potentielle.

Pour les restaurants par exemple, le logiciel de Prism peut même indiquer en temps réel le taux d’occupation de la salle. Pratique avant d’appeler pour réserver une table dans 5 minutes…

Pour des raisons de protection de la vie privée, le logiciel transforme les gens en « fantômes » virtuels anonymes (silhouettes) ou les remplace directement en zones de chaleur façon « heat map » sur laquelle les couleurs signalent la densité de personnes au m2.

Le logiciel de Prism Skylabs est actuellement en phase de test dans un petit nombre de commerces à San Francisco.

Surprenant de voir que personne n’avait mis cela en place avant…

Souriez, vous êtes filmés… Moyen niveau vie privée quand même, non ?

Source Prism Skylabs

Images : The New York Times, Technology Review

LIKEZ ACTINNOVATION !

2 commentaires

  1. Bonjour,

    Je suis tombé par hasard sur votre article en effectuant une recherche sur les caméras de surveillance et bien que l’article date de plus d’1 an, j’avais une question et une précision à son encontre.

    Il semblerait que cette technologie soit installée dans plusieurs villes du Monde. J’ai bien noté Londres et globalement aux USA mais qu’en est-il de la France ? Avez-vous un retour là-dessus ?

    En outre, vous remettez en cause le logiciel traquant des personnes physiques et ainsi qu’il y aurait un préjudice sur la vie privée de personnes étant filmés dans un restaurant ou dans des zones de passage telles que des galeries marchandes.

    D’après moi, il n’y a aucun flou juridique dans ce fait puisque dans l’espace public la vidéosurveillance n’est pas considérée comme une atteinte à la vie privée si le propriétaire de la technologie a au préalable effectué le signalement à la collectivité publique (commune et/ou police par exemple).

    Donc, par extension et dans la même lignée que les systèmes de tracking d’achat, il ne s’agit pas d’un moyen abusif puisque je ne vois pas distinctement de personnes physiques et donc facilement reconnaissables au sein de vos captures d’écran.

    Merci par avance pour votre réponse.

    Répondre
    • Bonjour Richard,

      Non je n’ai malheureusement pas plus d’information sur les installations de ce dispositif à travers le monde.

      Je suis d’accord, il n’y a pas de « flou juridique » si cette technologie est installée dans le respect de la législation en vigueur qui a pour mission de protéger les traitements sur les données personnelles.

      Cependant, je doute que les particuliers apprécient d’être filmés, trackés et de voir leur comportement analysé partout et tout le temps par les marketeurs dont je fais partie.

      Dans le pire des cas et avec certaines compétences, un utilisateur mal intentionné pourrait détourner le système afin de lier l’image d’une personne à d’autres informations personnelles collectées dans le point de vente.

      Répondre

Laisser un commentaire à Florian

Cliquez ici pour annuler la réponse.