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Abordée longtemps par de nombreuses œuvres de science-fiction, la télépathie, cette capacité à communiquer avec un autre individu sans aucun échange sensoriel connu, est comme vous le savez plus que soumise à controverse par la communauté scientifique. Cependant, un groupe de chercheurs américains du centre médical de la Duke University est parvenu à faire communiquer deux rats de laboratoire sans aucune interaction physique ou sensorielle…

Telepathie-Brain-To-Brain-Interface

Bien que l’existence possible de la télépathie dans le présent ou même dans le futur ne soit pas reconnue, notre connaissance actuelle du fonctionnement du cerveau, aussi maigre soit elle, nous permet cependant d’envisager la possibilité d’établir une connexion directe entre deux cerveaux en passant par une interface purement technologique. Et cela semble maintenant avoir été prouvé…

Dans un rapport de recherche publié fin février et titré « A Brain-to-Brain Interface for Real-Time Sharing of Sensorimotor Information », les chercheurs expliquent avoir connecté ou plutôt câblé avec succès, les cerveaux de deux rats. Dans les expériences menées, l’un des rats est soumis à des tests et l’autre non. Après avoir connecté les cerveaux des deux rats, celui qui n’avait pas été sollicité par les tests y a répondu tout comme l’autre, démontrant ainsi l’établissement d’une communication « extra-sensorielle ».

Pour parvenir à ce résultats, les chercheurs ont préalablement éduqué des rats sur le principe de la récompense. Les animaux devaient appuyer sur l’un des différents boutons quand un certain type d’indication lumineuse s’allumait. Les chercheurs ont ensuite connecté deux rats par l’intermédiaire d’un réseau de micro-électrodes implantées dans la zone du cortex qui traite les information motrice. Les deux cobayes, toujours reliés par cette connexion filaire, ont été séparés puis placés dans deux espaces strictement identiques disposant des mêmes boutons.

Les signaux moteurs émis par le cerveau du rat stimulé par le test lumineux (rat « encodeur ») ont été traduit en stimulations électriques qui à leur tour ont été transmise au second rat par l’intermédiaire des électrodes placées dans son cerveau (rat « décodeur »). Dans 70% des cas, le rat décodeur, c’est-à-dire celui qui n’a pas eu l’information lumineuse, a pressé le bon bouton. Cette expérience montre qu’il est réalisable d’envoyer des signaux directement dans le cerveau du rat décodeur et de lui faire effectuer une certaine action.

Plus fort encore, la communication semble avoir été établie dans les deux sens. Quand le rat encodeur a reçu sa récompense, une gorgée d’eau, en appuyant sur le bon bouton et que le rat décodeur l’a également fait, le premier a reçu une deuxième gorgée d’eau. Les deux rats ayant intérêt à réussir le test pour maximiser leur récompense, ce processus d’apprentissage a conduit le premier rat à modifier sa réaction cérébrale pour la rendre plus facile à interpréter par le second. Une sorte de collaboration comportementale a ainsi vu le jour sans que les rats n’aient eu la moindre interaction physique.

Les chercheurs poursuivent bien entendu la recherche mais ces premiers résultats ouvrent des pistes dans le domaine de la mise en réseau des cerveaux de plusieurs entités distinctes, une sorte d’Internet où les ordinateurs seraient remplacés par des têtes bien pensantes. Cette idée, discutable au niveau de l’éthique, présente à la fois un fort potentiel mais également de nombreuses dérives possibles…

Pour ceux qui veulent en savoir plus, le professeur Miguel Nicolelis donne quelques explications dans la vidéo ci-dessous (en anglais).

Source Duke Health via Gizmag

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