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C’est une première en France dans l’histoire de la médecine moderne, Umut-Talha (en turc « notre espoir ») est né à Clamart le 26 janvier dernier. Umut-Talha est le premier « Bébé médicament » né sur le territoire. A sa naissance il pesait 3,650 kg et était en très bonne santé selon ses médecins.

Ce bébé va peut être sauver ses aînés atteints d’une maladie génétique grave, la bêta-thalassémie, une maladie du sang qui demande des transfusions sanguines régulières. Une solution peut être une greffe de moelle osseuse mais cette intervention lourde nécessite une bonne compatibilité immunologique entre le receveur et le donneur.

Le petit Umut-Talha a été conçu dans ce sens pour être indemne de la maladie génétique qui touche la famille. Des cellules souches sanguines compatibles pourront ainsi être prélevées dans son cordon ombilical pour être greffées dans quelques mois sur ses aînés.

Quels sont les secrets de la technique du « Bébé médicament » ?

Tout d’abord, il s’agit d’une fécondation « In vitro ». Les chercheurs  introduisent les spermatozoïdes du père dans les ovules de la mère. Quelques jours plus tard, ils obtiennent des embryons sur lesquels ils prélèvent des cellules qui possèdent la totalité de l’information génétique du futur individu. Il faut maintenant analyser les cellules de chaque embryon pour sélectionner celui qui est indemne de la maladie génétique ET qui est compatible avec ses aînés ou l’un d’entre eux. L’embryon sélectionné est alors réimplanté dans l’utérus de la mère en espérant qu’il prenne et devienne un bébé.

Umut-Talha ne pourra sauvé que sa grande soeur. Son grand frère devra attendre une autre tentative des parents.Le sang du cordon ombilical reliant le bébé à sa mère va permettre de soigner sa sœur.

Riche en cellules souches à l’origine des cellules sanguines, ces cellules, une fois greffées sur le patient vont permettre de remplacer les cellules malades par des cellules saines.

Le premier bébé médicament, Adam Nash, est né en octobre 2000 aux USA pour sauver sa soeur Molly alors agée de 6 ans, qui souffrait d’une leucémie. A ce jour, les deux enfants sont en bonne santé.

Question bioéthique ?

Le procédé baptisé en France  « Bébé double espoir » et non « Bébé médicament »  comme dans les autres pays, est autorisé en France à titre expérimental depuis 2004 mais uniquement dans le cas  où l’embryon est sélectionné pour soigner un frère ou une soeur atteint d’une maladie génétique.

Cependant cette technique soulève de nombreuses questions d’éthique… Ces questions planent au dessus du devenir du « Bébé docteur » :

  • Il ne s’agit pas d’une sélection naturelle.
  • Concevoir un enfant pour en sauver un autre ? Bébé « utilitaire » ? Etre conçu pour sauver son aîné ?
  • Si la greffe est un échec, la culpabilité ne sera t-elle pas trop lourde à porter par le « Bébé médicament » ?
  • Instrumentalisation de l’être humain ?

Quoi qu’il en soit et malgré l’incertitude sur les conséquences futures d’une telle technique, le progrès scientifique bouscule parfois les portes de l’éthique. Affaire à suivre…

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